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Bétonnage à la Gare : La République du 21 février 2023
Seine-et-Marne. Avon : inquiétudes autour du bar Le Départ
La municipalité a dévoilé les contours du projet de requalification autour du commerce Le Départ, avec 60 logements et une résidence étudiante. Un projet qui divise.
La Ville d'Avon a délégué le droit de préemption à l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France, pour la réalisation d'un projet immobilier aux abords de l'établissement Le Départ, près de la gare
Par Julien Van Caeyseele
Publié le 21 Fév 23 à 18:00
La République de Seine et Marne
Mon actu
Alors qu’une procédure judiciaire est en cours, concernant le droit de préemption formulé par la Ville d’Avon (Seine-et-Marne) sur le bar-restaurant PMU Le Départ et « l’hôtel » qui le surplombe, le sujet a été évoqué, mercredi 15 février lors du conseil municipal. En cause, une nouvelle étape, afin de permettre à la ville de déléguer le droit de préemption à l’Établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) pour envisager une requalification complète du secteur.
Logements et résidence étudiante
Dans la note de présentation, le projet évoque un programme d’environ 6 350 m2, dont 300 m2 de surface d’activités, 60 logements dont un minimum de 30 % de logements sociaux, ainsi que la création d’une résidence sociale étudiante. Des chiffres qui n’ont pas manqué de faire réagir l’opposition. « Ces nombreux logements supplémentaires vont accentuer les difficultés d’un quartier qui est déjà à saturation, a indiqué Yann Moreau. Trafic routier, services publics, Ligne R : on va diminuer la qualité de vie des habitants. »
Pour Marie-Charlotte Nouhaud, la maire d’Avon, la décision de préempter les lieux a été décidée afin d’envisager une requalification. « Il y a des cas d’insalubrités avérés et des logements indignes, estime-t-elle. Mais une requalification n’est pas possible à la seule échelle de ce bâtiment. »
Ainsi, le projet concernera aussi l’ancienne pizzeria et le restaurant asiatique « pour maintenir des unités commerciales ». Et la maire d’insister : « Il nous manque 1 000 logements sociaux, nous devons rattraper notre retard. » Selon elle, le projet a trois avantages : « la création de logements sociaux, réduire le nombre de passoires thermiques et créer des commerces plus adaptés. Nous essayons de proposer quelque chose qui va tirer Avon vers le haut. »
« Une mauvaise surprise »
Pour le propriétaire du fonds de commerce du bar Le Départ, la découverte de la préemption par la commune a été « une mauvaise surprise ». « J’avais fait une offre quand j’ai appris que le propriétaire voulait vendre les murs et j’apprends trois jours avant l’acte de vente que la mairie préempte… », déplore Ali Dinc. Après un rendez-vous en mairie il apprend que le projet prévoit des logements sociaux. « Mais on me parle aussi de logements privés, donc il n’y a pas seulement un intérêt public », estime-t-il. S’il a été débouté de son référé urgence au tribunal administratif de Melun en octobre dernier, il attend désormais que l’affaire soit jugée sur le fond concernant la préemption. La date d’audience n’a pas encore été précisée.
Pour Amina Bacar, outre la problématique de « la bétonisation du secteur », elle estime que l’opposition n’a pas eu toutes les cartes en main pour « débattre de façon éclairée ». L’objet de son courroux : une étude de faisabilité et capacité réalisée par l’Epfif. Dans ce document que nous avons pu consulter, trois scénarios sont évoqués avec des projets allant de 2 800 m2 de surface de plancher et une quarantaine de logements – dont 11 sociaux – pour la fourchette basse et jusqu’à 8 576 m2 de surface pour 130 logements dont 33 sociaux en R+5.
« L’étude montre que le passage d’un R+2 à un R+4 (qui semble cohérent sur le secteur de la gare), permettrait d’équilibrer l’opération », dévoile l’Epfif dans la note. Pour Amina Bacar, les élus d’opposition n’ont pas disposé de suffisamment d’éléments pour se prononcer.
Nouveau recours ?
« On ne vous a pas floués, a insisté Françoise Bourdreux-Tomaschke, adjointe au maire notamment en charge de l’urbanisme. Il n’y a pas de théorie du complot, nous ne connaissions pas alors la volumétrie. »
Des précisions insuffisantes pour Amina Bacar qui a affirmé envisager un recours au tribunal administratif. « Ça sera 6 350 m2 maximum, j’en prends l’engagement », a promis Marie-Charlotte Nouhaud. Estimant avoir été mis au pied du mur, l’ensemble de l’opposition a voté contre la délibération qui a toutefois été validée. « Oui il y a une urbanisation, admet la maire. Mais personne ne peut s’enorgueillir de la situation. On veut essayer d’améliorer l’ensemble. »
Dans un communiqué commun, les associations Fontainebleau Patrimoine et le Comité de défense d’action et de sauvegarde d’Avon (CDAS) appellent à « l’abandon des opérations de bétonnage à la gare, sur l’axe majeur de l’agglomération et au-delà de la politique d’urbanisme actuelle, qui, à part pour les promoteurs, ne présente guère d’avantages. »
mercredi 15 février 2023
Communiqué de presse commun du 14 février 2023 : Bétonnage à la gare et dans l'agglomération : les ONG appellent à la responsabilité
Comité de défense d'action et de
sauvegarde d'Avon Association déclarée 27 avril 1976 JO 9
mai 1976 Association agréée Code Urbanisme
article L. 132-12 - Arrêté préfectoral 2017/CS/38 du 2 mai 2017 Site :
avon-cdas.blogspot.com Courriel :
cdas-avon@orange.fr Maison dans la Vallée, case 18 27, rue du Vieux Ru - 77210 Avon |
Fontainebleau Patrimoine Association loi 1901 n°
9741 déclarée au JORF du 11 décembre 1996 p. 5454 Site :
fontainebleau-patrimoine.blogspot.fr Courriel : echosbleau@gmail.com 24, Bd Thiers 77300 Fontainebleau |
Communiqué de presse commun du 14 février 2023
Bétonnage à la gare et dans
l'agglomération : les ONG appellent à la responsabilité
Le CDAS d’Avon et
Fontainebleau Patrimoine appellent solennellement le public et les élus à
demander l'abandon des opérations de bétonnage à la gare, sur l'axe majeur
de l’agglomération, et au-delà de la politique d'urbanisme actuelle, qui, à
part pour les promoteurs, ne présente guère d’avantages.
Après l'îlot Ouest de la
zone d’aménagement concertée (ZAC) de la Gare (6 600 m² auxquels il faut
ajouter 21 800 m2 dont 260 logements pour l’îlot Est), la
commune s’apprête à contracter le 15 février 2023 avec l’Etablissement
public foncier d'Ile de France (EPFIF) pour un programme de 6 350 m2
initialement, rue de la gare – programme modifié en catastrophe pour être
moins précis – ainsi que pour la recherche de terrains Avenue Dorion aux
Fougères.
·
De graves inconvénients, des arguments
discutables
L'augmentation
de population impliquera un surcroît de trafic, avec une ligne R
saturée, des services publics insuffisants, des ressources
énergétiques et en eau sous tension. Le Maire l'a d’ailleurs reconnu
publiquement en s’opposant à des projets (Bellefontaine, logements étudiants
près du CNSD). L'artificialisation des espaces libres a des effets négatifs
en termes climatiques (îlots de chaleur), sans parler des esthétiques
inadaptées pour une agglomération d'art et d'histoire. Démolir les
logements de la rue de la gare pour cause d’indécence ne tient pas, car la
commune peut les faire mettre en conformité, si avéré. La commune et l'EPFIF, prétextant
la présence de quelques immeubles de grande hauteur dans cette zone, tentent de
justifier des constructions aussi hautes. En réalité, le quartier est
surtout constitué de maisons avec un ou deux étages et de jardins. Le même
argument fallacieux a déjà été utilisé pour la ZAC, la caserne Chataux ou les
logements étudiants près du CNSD.
·
Objectifs de construction : embarrassée, la
mairie tente une manœuvre déloyale
Dans
une vidéo du 10 février 2023, le Maire d'Avon fait croire que rien n'est
figé : "Je n'ai de totale certitude ni moi ni les élus ni les
services sur la programmation définitive". Or, les conventions sont
très claires : le programme de la ZAC Ouest prévoit une "surface de
plancher prévisionnelle d’environ 6 600 m²" et le projet initial de
convention rue de la gare stipule clairement : " le programme
comportera environ 6 350 m²". Un chiffre trop précis pour la
mairie.
Suite à la communication
du CDAS du 06/02/2023 dénonçant ces opérations, le service urbanisme a cru
malin, pour sauver la face, de modifier, 3 jours après, les objectifs de la
convention de la rue de la gare : désormais ce sera 60 logements, 300 m² de
commerce et une résidence étudiante (sans
plus de précision). Cette manœuvre a échoué : la suppression de la
précision de la surface annoncée ne change en rien la réalité du bétonnage à
venir ni son intensité !
·
"Concertation" : la mairie en fera une
lorsque tout sera décidé
Le Maire dit : "Je
ne souhaite pas communiquer publiquement, mais une communication publique et une
réunion publique vous sera proposée dès que les choses seront définitives,
ça me paraît une question d'honnêteté".
N’aurait-il pas été plus
honnête d’organiser une réunion publique avant que les choses ne soient
"définitives" ? Autrement
dit, il n’y aura pas de vraie concertation. Pour modifier des objectifs déjà
arbitrairement fixés, la solution est donc que les Avonnais et les
Bellifontains, tous concernés, obtiennent de leurs élus de réviser cette
politique de bétonnage qui présente de graves inconvénients, avec une concertation
préalable.
·
Equilibre économique : il faudra sans doute
modifier le règlement d'urbanisme
La commune soutient qu'elle fera moins pire que des
promoteurs privés. Or, elle va user de moyens qu'un promoteur n'a pas. Une
étude de l'EPFIF démontre en effet que le projet de la rue de la gare ne
pourra être équilibré qu'en modifiant le PLU ("Au regard du cadre
réglementaire actuel, les limites de hauteur et de densité ne permettent pas de
trouver un équilibre financier quelque soit le scénario d’assiette foncière
envisagé.", "L’étude montre que le passage d’un cadre
réglementaire autorisant un R+2 à un R+4 […] permettrait d’équilibrer l’opération.")
ou en ayant au moins recours à la préemption qui est à la seule disposition
d'une mairie (sinon l'expropriation).
· Vers 4 000 logements de plus : une responsabilité devant l'Histoire et la population
Fontainebleau n'est hélas pas épargnée par des projets
encore plus nombreux (551 logements
aux Subsistances, logements nouveaux près de l'hôpital, programme de 675 HLM
des foyers de Seine-et-Marne, 165 logements étudiants près du CNSD, entre 800
et 1200 logements aux Héronnières...). Pour l'agglomération, on arriverait
ainsi à 4000 logements supplémentaires sans le consentement des habitants,
avec des constructions très denses et des architectures déconnectées de
l’existant, sans prise en compte des besoins en termes de services publics et
de transports.
Les associations estiment qu'il faut un moratoire
d'urgence sur les projets immobiliers des deux communes pour remettre à
plat publiquement la politique d'urbanisme, revenir à une modération
urbaine et à la défense du patrimoine et de la qualité de vie des habitants.
Des alternatives existent !
Pièces
justificatives
Etude de faisabilité de l'EPFIF
Convention EPFIF-Ville d'Avon soumise au Conseil
municipal du 15/02/2023
Première version : Commission municipale du cadre de vie
(06/02/2023)
Deuxième version : Conseil municipal (envoi du 09/02/2023)
mardi 7 février 2023
Urbanisation à la gare : un bulletin de nos collègues du CDAS d'Avon
Nos collègues du CDAS d'AVON nous partagent un bulletin d'information spécial concernant le bétonnage de la gare, que nous nous empressons de relayer sur ce site, pour un sujet qui concerne nos deux villes :
lundi 9 octobre 2017
PLU ZAC GARE : observations du 9 octobre 2017
Fontainebleau Patrimoine