Echos Bleau
Bulletin de l'association Fontainebleau Patrimoine
28ème année – n° 2024-2 – 4F é v r i e r 2 0 2 4
p. 1 Résidence étudiants rue des Archives | p. 2 Vive l'urbanisme positif ! | p. 3 Plaine de la Chambre / SDRIF | p. 4 Avon la Bétonnée |
Editorial : soyons positifs ! Je n'avais pas tellement envie d'être positif. Je venais de lire la déclaration de politique générale du 30 janvier 2024 du premier ministre et franchement cela ne m'encourageait pas dans ce sens : "Tout d’abord, nous allons simplifier massivement les normes : [...] , faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage et accélérer les procédures. Ensuite, nous désignerons dans deux semaines vingt territoires engagés pour le logement. Nous y accélérerons toutes les procédures comme nous avons su le faire dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, avec comme objectif d’y créer 30 000 nouveaux logements d’ici trois ans. [...] nous contribuerons aussi à faire évoluer le secteur du logement social pour inciter les élus à développer de nouveaux programmes". Rien sur la rénovation pourtant prioritaire de l'ancien (en 2023, 3,1 millions de logements sont vacants en France hors Mayotte, soit 8,2 % du parc de logements), pas un mot sur les accompagnements environnementaux économiques et sociaux qui devraient nécessairement escorter ces programmes, rien sur le cadre de vie et le patrimoine culturel : déprimant. La guerre du Béton continue entre Fontainebleau et Avon : certes la critique est exposée au grand jour, le public se réveille, mais le ciment poursuit son œuvre de destruction. Et pourtant, s'y on y réfléchit bien, j'ai des raisons de croire à un changement. D'abord, des collectifs se montent partout dans les quartiers menacés, les élus ne peuvent plus se retrancher derrière leurs bureaux, ensuite, il reste encore des morceaux de territoires frappés de la fièvre de la construction qui ne sont pas encore perdus. Il est donc encore possible d'avoir un autre avenir pour notre agglomération : le Bréau est encore presque vierge, il peut s'y dessiner autre chose que des constructions sans âmes (voir p. 2). Allons-y ! Dr Guillaume Bricker, Président Note : Le premier ministre est bien en deçà de la loi relative au Grand Paris de 2010 qui fixe l'objectif de 70 000 logements par an pendant 25 ans rien qu'en Ile de France ! | 168 LOGEMENTS ÉTUDIANTS RUE DES ARCHIVES (EX MAISON FORESTIÈRE D'AVON) : LE POINT SUR LA SITUATION On rappellera brièvement que la Société d'économie du pays de Fontainebleau (SEM, filiale de la communauté d'agglomération (CAPF) et de la Ville de Fontainebleau) a acheté la maison forestière de la rue des archives pour le prix 520.000 € (prix très supérieur à l'évaluation des domaines du 10 mars 2021 à 175.000 €). Le projet consiste à construire 168 chambres dans un style particulièrement inadapté de boîte à chaussures en se justifiant par les erreurs du passé (la résidence des sophoras avait au moins le mérite d'être caché par des arbres et avec un recul important). Il a fallu une très discutable modification du document d'urbanisme pour le rendre possible. La prétendue concertation de la CAPF n'a fait que crisper la Ville d'Avon, les habitants et les associations, du fait d'un certain mépris pénible. La ligne de front : durcissement des parties Depuis le 21 novembre 2023, le permis a été délivré. Le 28 novembre 2023, nos collègues du CDAS d'Avon ont fait déposer un recours concernant la modification n° 12 du plan local d'urbanisme rendant possible ledit projet, devant la Cour administrative d'appel de Paris (CAA, spécialement compétente en raison de la présence d'opérations concernant les Jeux Olympiques). Le 6 décembre 2023, Avon faisait une réunion publique en présence du Maire de Fontainebleau du directeur général de la SEM, avec force public, furieux contre le projet, mais sans avancée concrète ni main tendue des promoteurs. Le permis a été affiché a priori vers la mi-janvier 2024, déclenchant les délais de recours à l'égard des tiers. C'est sans doute ce qui a incité le 16 janvier Mme le Maire d'Avon à protester contre le risque d'un commencement immédiat des travaux en faisant une grève de la faim. Sa santé a été pour nous source d'inquiétude. Elle s'est terminée après une réunion de médiation du Sous-Préfet le 26 janvier 2024. D'un côté, Mme Nouhaud a avancé des arguments très justifiés contre ce projet, de l'autre, elle a proposé un contre-projet a la gare qui n'est voulu ni par les riverains ni par les associations. La SEM, la Ville de Fontainebleau comme la CAPF et le député se sont montrés totalement imperméables à ce raisonnement, mais il semble que les travaux sont repoussés à la décision du Tribunal administratif. Vu ce signe, le CDAS d'Avon et la Ville d'Avon Avon et le CDAS ont retiré leur référé-suspension contre le PLU qui devait être prochainement examiné par la CAA, gardant le recours au fond et se préparant à attaquer sans aucun doute ce permis. Le droit tranchera, même l'on eut préféré un sursaut des politiques pour abandonner cette épine dans un quartier calme. Certains trouvent que la CAPF ou le député sont bien silencieux, pourquoi ? Baisse prétendue du projet initial : ce n'est pas clair ! Dans une déclaration dans la République du 19 janvier 2024, le Maire de Fontainebleau déclare : « Cela fait plus de trois ans que le projet est en discussion, poursuit Julien Gondard. Réunions, consultations, conseils d’administration, conseils communautaires et conseils municipaux ont fait avancer ce dossier. Nous avons baissé de près de 80 chambres et de deux étages par rapport au projet initial. » Antérieurement, il parlait de 220 chambres et d'un passage de R+6 à R+4 (CM du 25/9/23). Une réduction aussi importante paraît difficile à croire, d'autant que la chronologie ne va pas dans son sens. Le 19 mars 2021, le CA de la SEM décide de l'acquisition du terrain, mais il n'est pas indiqué le nombre de chambres projetées ni le nombre d'étage. Le 12 juillet, le CA considère une fourchette de 150 à 200 logements (on ne parle toujours pas du nombre d'étages) lors du choix des FSM comme bailleur : cela ne fait pas moins de 80 logements ! Le communiqué du 16 juillet 2021 de la SEM suite à sa réunion publique du 15 précise « Il est prévu de construire 165 chambres de 20 m² en moyenne. ». Ce n'est donc pas 3 ans de discussion mais au plus 3 mois et 27 jours qui ont permis de fixer le nombre de chambres quasi définitif ! On ne peut même pas parler de baisse par rapport au premier chiffre rendu public (165), vu que l'on est à 168 avec une réduction du nombre de parkings de 50 à 41. A l'inverse, à aucun moment le projet prétendument initial n'a été rendu public, difficile de suivre le Maire dans son argumentation : un mauvais projet prétendument rabaissé reste de toute façon mauvais ! |
POUR UNE VISION D'AMÉNAGEMENT STRATÉGIQUE - VERS UNE NOUVELLE OXFORD ?
Comme nous positions et cherchons à réveiller un territoire qui s’endort sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur d'un bétonnage passif et sclérosant, lénifié par certains élus, réfléchissons ensemble à une alternative.
Le territoire a pourtant des belles universités et écoles (INSEAD, mines de Paris, UPEC, UP7 avec la Station d'écologie forestière, CFA UTEC, CNSD). Mais qu'en fait-on ? On ne donne pas aux entreprises et aux écoles l'envie de se développer dans la région et on se contente d'une politique du chien crevé au fil de l'eau avec des bétonnages.
Des occasions manquées, un territoire à la dérive
En juin 2010, avec talent, Denis Oulés, président de Pôle Sud Paris, association de réflexion économique, proposait deux scénarios chocs : soit l'installation d'écoles d'ingénieurs et la dynamisation du territoire; soit la banlieusardisation définitive de Fontainebleau avec la paupérisation et le vieillissement. Face à ces deux avenirs extrêmes, force est de constater que l'on prend le chemin du pire : absence de réponses à des appels à projet permettant l'installation d'écoles d'ingénieurs, 2003 : fermeture de la recette des finances, 2004 : fermeture de la banque de France, 2011 : départ de l'ESIGETEL, de l'Ecole supérieure de commerce international (ESCI), 2013 : la direction de l'INSAED part pour Singapour, 2016 : départ des archives Nationales pour Pierreffite, 2017 : fusion de l'Hôpital de Fontainebleau avec Nemours et Montereau (et bientôt avec Melun) au détriment du nombre de lits, fermeture du service de la publicité foncière, 2018 : fermeture de la poste des Maréchaux, 2019 : fermeture de la polyclinique, menace de départ de l'ONF du boulevard de Constance et reconversion du site en logements (dans la modif n° 10 du PLU)… 2021 : fermeture de la poste de la Butte Montceau, 2022 : fermeture du Service des impôts des particuliers et des entreprises… Que font les élus à part bétonner ? En 2020, certes, Fontainebleau arrache à Nemours Picard surgelés, mais cela ne crée pas plus d'emplois, cela les transfère : chaque commune du Sud 77 veut attirer à elle un peu de la manne, sans schéma logique.. Loin d'être un incubateur qui permette des développements sur la région, la pépinière d'entreprise reste plus dans la location de bureaux. Malgré un enthousiasme forcé, personne ne croit vraiment à ce que rapporte le Grand Parquet (son déficit est connu : 770k€/an) alors qu'il faudrait changer son modèle. Mais la réflexion semble politiquement trop risquée.
Des non-choix contestables, une politique atone
Certes, on peut se réjouir du renforcement de l'Université-Paris-Est, mais ce n'est pas grâce aux municipalités qui n'ont pas été proactives dans cette affaire. Le projet abandonné des Héronnières nous apparaît comme une tentative des promoteurs pour emballer d'une couverture universitaire une opération spéculative (800 logements au Clos des Ebats minimum). Ces municipalités se sont bornées à faciliter le travail des promoteurs sans proposer des aménagements dans une vision d'ensemble : il n'y a pas eu d'étude sur l'accueil des étudiants (d'où les minables opérations de constructions de logements universitaires à la limite de l'indigne) ni une proposition d'une vraie zone universitaire, qui permette des retombées pour la région.
L’économie résidentielle renvoie à l’offre territoriale non productive, publique ou sociale (revenus des navetteurs, des retraités et des touristes). L’économie attendue serait celle qui permettrait la production de vrais revenus locaux qui ensuite permettent des emplois domestiques. Les élus ont fait le non-choix de l'économie résidentielle : bétonner uniquement pour du logement, sans tenir compte des problèmes de stationnement, de saturation des transports, sans créer d'emplois, avec des problèmes sociaux aggravés et la dégradation de l'esthétique… C'est le non-choix de la facilité, du laid et du bête, de ceux qui ne veulent ni prendre de risque ni se donner de la peine… Qui se préoccupe vraiment des problèmes, de la Plaine de la Chambre du Bréau ou des Lilas ? La politique de "refus de la gentrification" de M. Valletoux et successeur est celle pourtant qui va renforcer la densité dans ses quartiers, mais pas l'emploi ou la santé ! Mme Nouhaud fait de même aux Fougères.
A y regarder de près, la commune attire-t-elle, avec ses rues défoncées, sa saleté, ses immeubles neufs interchangeables avec n'importe quelle banlieue, sa ligne R saturée, sa piscine en mauvais état, l'insuffisance voulue de salles communales (avec en 2017 la fin de la salle des élections) ? Reste la forêt et le Château. Et les bétonnages des promoteurs !
Vers une conception d'ensemble : une priorité !
Finalement, au lieu de bâtir l'urbanisme à coup de décisions d'opportunisme sans chercher à se fatiguer, ne vaudrait-il pas mieux faire un vrai campus, avec des locaux et des logements de taille humaine, avec des services collectifs suffisants (une piscine neuve), dans un vrai parc forestier, autonome et dans le respect d'un style compatible avec le patrimoine architectural et paysager ? Orléans la Source a réussi, avec des constructions discutables quelquefois, le pari d'un renouvellement universitaire. Tentons la nouvelle Oxford !
Cela suppose d'abord de créer une agence spécialisée qui mettre tout le monde autour de la table, de faire une réelle étude d'opportunité, d'écouter les marchés, de répondre aux appels à projets, d'attirer les investisseurs par notre territoire, de disposer d'un architecte-conseil qui aime et défende l'architecture locale, de résister aux tentations des spéculateurs. C'est le choix de l'économie utile à la transition écologique et à la ré-industrialisation du pays plutôt que développer une économie purement tertiaire (qui ne peut vivre que si l'économie réelle fonctionne).
C'est aussi faire le pari d'une vraie association avec les villes environnantes plutôt que de tirer la couverture à soi dans la course au béton et à celui qui aura le plus de bureaux ou chambres d'étudiants en gâchant nos dernières chances : cela est dépassé, ringard ! Elles doivent en bénéficier en proposant des sites pour les applications industrielles et des logements de qualité.
La transformation de Fontainebleau en vraie ville universitaire, mais sans reniement de son passé et de son environnement, serait l'occasion, de la rénover, de devenir la locomotive de la région, de mobiliser les friches du Sud 77 plutôt que de gâcher nos terrains disponibles, et d'avoir une ville jeune de cœur et riche de patrimoine, qui soit encore attirante. C'est cela que nous demandons, positivement !
CHRONIQUE DE LA PLAINE DE LA CHAMBRELE RAS-LE-BOL: TOUJOURS PLUS DE LOGEMENTS AU DÉTRIMENT DE L’ENVIRONNEMENTUn vent de révolte est en train de se lever car plusieurs points suscitent la colère des habitants : Un choix politique délibéré d’accroître la population, Un manque de concertation avec les habitants sur les projets d’urbanisme, Le double discours : des programmes écologiques type « Fontainebleau en transition » avec toujours plus de logements, Une certaine complaisance des élus face aux promoteurs. Un ras-le-bol est partagé à Avon ou Bois le Roi ! | |
Les Elus de la Ville de Fontainebleau ont des objectifs déraisonnables. Le Programme Local de l’Habitat de la Communauté d’Agglomération du Pays de Fontainebleau pour la période 2024-2030, en cours d'approbation, fixe un objectif de 1 000 logements pour Fontainebleau en 6 ans : 600 logements neufs et la remise sur le marché de 400 logements vacants. Une convention signée, en février 2022, avec les Foyers de Seine-et-Marne et l’Etat prévoit la production de 675 logements sociaux supplémentaires d’ici 2030 (contre 240 obligatoires mentionnés dans le PLH) avec des opérations de démolition-reconstruction et surélévation dans plusieurs quartiers de la Ville. L’Opération de Revitalisation du Territoire permet de déroger aux règles d'urbanisme actuelles (notamment en termes de retrait fixant une distance minimale par rapport aux limites séparatives, de gabarit et de densité, dans la limite d'une majoration de 30% du gabarit et de densité prévus dans le document d'urbanisme, d’obligations de stationnement). A la Plaine de la Chambre, les habitants sont mis devant le fait accompli : Suite à notre tract, lors de la réunion publique du 14 janvier 2023, les Elus confirment la démolition de130 logements sociaux et la reconstruction de 210 (soit 80 de plus) pour répondre aux exigences réglementaires tant en termes de production de logements sociaux que d’exigences thermiques. Cette convention mentionne que « le site de la Plaine de la Chambre présente une configuration urbaine et des réseaux le rendant impropre à la réhabilitation : la recherche de compacité dans une zone du péricentre, la requalification environnementale et thermique du site, justifient d’y proposer une opération de démolition-reconstruction » ou encore « le patrimoine ne peut plus être rénové ». Pour le Directeur du patrimoine des FSM : « Au titre de la loi, ce sont des passoires thermiques. La réalité économique n’est pas viable pour des rénovations ». Lors de cette annonce, les habitants sont sous le choc « les FSM ont prévu de raser le quartier sans que personne n’ait été informé ». Un Collectif est créé par les riverains et les locataires. Le Collectif a alors mandaté des experts certifiés indépendants pour effectuer des audits (énergétiques et études de faisabilité). Les résultats sont sans appel. Les DPE fournis par les FSM ne tiennent pas compte des isolations existantes et de la qualité réelle des constructions. Les logements ne sont pas des passoires thermiques. La rénovation est viable et économiquement beaucoup plus avantageuse que la démolition-reconstruction. | La construction de 80 logements sociaux supplémentaires au-delà du raisonnable En effet, la Ville de Fontainebleau, par choix politique, outrepasse ses obligations légales imposées par la loi SRU sans mesurer l’impact de l’accroissement de la population sur l’environnement, les services publics, les infrastructures (réseaux, égouts) et les transports… Le projet d’urbanisme actuel est non seulement un désastre écologique, financier, mais aussi un scandale social pour les locataires, la plupart âgés, qui devront être relogés ailleurs. « Fontainebleau en transition » avait pour objectif de faire baisser le bilan carbone de 40 % à l’horizon 2030. Etrange manière de s’y prendre… Démolir et reconstruire est très consommateur en énergie : extraction des matières premières, transformations, transports à toutes les étapes et mise en œuvre. Le secteur de la construction-démolition est l'un des plus grands producteurs de déchets et libère une quantité très considérable de CO2. La démolition de 130 logements laisse entrevoir un impact dévastateur sur l'environnement qui caractérise ce quartier dont une cité-jardin exceptionnelle et typique de Fontainebleau qui mérite d’être préservée et réhabilitée, voire labellisée « patrimoine régional ». Les habitants s'inquiètent également des conséquences sur le plan hydrique, biologique et climatique, avec la destruction des espaces verts, la disparition des arbres et la création d’îlots de chaleur avec des bâtiments de plus grande hauteur. Les Elus préfèrent écouter les promoteurs plutôt que les habitants. Or, pour l’instant, le Maire que le Collectif de la Plaine de la Chambre a rencontré à plusieurs reprises, est resté muet à la demande d’un moratoire, le temps d’instaurer un vrai dialogue pour que le projet soit revu. Il veut faire une réunion publique : à quoi bon, si ce n'est pour prêcher sans discuter réellement ? Ce projet urbain, qui consiste à raser tout un quartier, est non seulement aberrant, mais incompréhensible car il est basé sur des prétextes fallacieux. Sans contre-expertise, les Elus laissent les Foyers de Seine-et-Marne définir la politique urbaine de la Ville. La démocratie participative exige que les habitants soient écoutés. Comment faire comprendre aux Elus qu’il ne faut pas prendre des décisions irréversibles, à l’encontre des habitants et de l’environnement ? Avec ce mépris, il ne faut pas s'étonner ensuite des recours, des manifestations, des tracts et quelques fois de réactions qui vont au-delà de l'ordinaire. Le Collectif du Haut d'Avon ou les associations de Bois le Roi ne sont pas non plus surpris de ces abus. Ras le bol du béton ! |
DOUTE SUR L'EFFICACITÉ DES DIAGNOSTICS ?La fiabilité des diagnostics est-elle remise en doute ? On lira un rapport récent du Conseil d'analyse économique (Focus n° 103 janvier 2024 https://www.cae-eco.fr/performance-energetique-du-logement-et-consommation-d-energie-les-enseignements-des-donnees-bancaires) ? Le rapport indique : "en cas d’erreur du diagnostic, la responsabilité du vendeur ou du bailleur peut être engagée par l’acquéreur ou le locataire qui en subit le préjudice, les premiers pouvant eux-mêmes se retourner contre le diagnostiqueur". | Enquête publique Schéma directeur de la région Ile de FranceLe SDRIF réglemente l’utilisation du sol, la localisation des infrastructures de transports et des grands équipements, les moyens de protection et de mise en valeur de l’environnement, et la localisation préférentielle des extensions urbaines, ainsi que les activités industrielles, artisanales, agricoles, forestières et touristiques. Il pousse à la densité et au bétonnage. Vous pouvez participer du 1/2 au 16/3/24 au registre numérique : https://www.registre-numerique.fr/sdrif-e ou à la permanence : Mairie de Fontainebleau jeudi 15 février 2024 9h à 12h mercredi 13 mars 2024 9h à 12h. |
AVON : LE BETONNAGE CONTINUE SUR L'AXE GARE-VALVINS
Nous soutenons hautement la lutte contre le projet de construction sur le site de l'ex-Maison Forestière (et plus généralement du Bréau), et constatons comme la Ville d'Avon « Il massacre un jardin de 2 800 mètres carrés » « Il dégradera fortement le cadre de vie des riverains ».
Cependant, une partie de l'argumentation que la commune d'Avon a trouvé pour contrer ce sinistre projet nous laisse un peu dans l'expectative, car elle prévoit une alternative au niveau de la gare que les riverains repoussent comme les associations de défense du cadre de vie. Dire que la municipalité d'Avon bétonne moins que celle de Fontainebleau, carte à l'appui, ce n'est pas vraiment un bon argument. Il vaudrait mieux arrêter le massacre de part et d'autre.
Le Communiqué du 19 janvier 2024 de la Ville d'Avon indique : « Ce sujet hélas clivant entre les deux villes, est dévié par certains sur un autre débat pour occulter le caractère violent et brutal du projet de l’ex maison forestière : le « bétonnage » d’Avon. « Bétonner » c’est construire sur des surfaces naturelles non construites. À ce jour, depuis 2014, tous les projets immobiliers d’envergure sur Avon ont évité de le faire. Notre stratégie urbaine concentre le plus possible les nouvelles constructions sur des friches industrielles (ZAC de la gare) ou des parcelles déjà bâties". Cependant, nous n'avons pas la même définition, le bétonnage désigne le fait de couvrir une surface importante de sol avec du béton, généralement pour créer des infrastructures urbaines comme des routes, des parkings, des trottoirs, des bâtiments, etc. Ce processus a pour effet de densifier l'espace urbain en réduisant les espaces verts et perméables.
Plusieurs constructions ont bien été faites sur des terrains libres et non des friches : par exemple le secteur de l'Odéon ou les Fougères (suppression des espaces devant les bâtiments). L'argument n'est d'ailleurs pas très bon, car la Ville de Fontainebleau pourrait s'en targuer sur La polyclinique, les Subsistances, le Bréau... Or, nous réfutons cet argument : la densification a aussi des effets pervers.
Le communiqué poursuit : " Nous concentrons les constructions autour de la gare, et sur l‘axe central Valvins Roosevelt, pour limiter les déplacements en voiture des nouveaux arrivants, qui trouvent ainsi à proximité immédiate tous les commerces et services nécessaires. C’est aussi l’axe de la ligne de bus 1, la plus importante, qui relie les deux centres villes d’Avon et de Fontainebleau." Cette stratégie urbaine de densification n'est nullement approuvée par les Avonnais comme les Bellifontains, le Conseil municipal d'Avon n'en a même pas discuté. Par ailleurs, elle omet totalement le problème de la saturation des transports publics et des voiries, tout cela se fait sans aucune étude sur les besoins économiques et sociaux des populations.
Le communiqué présente une carte des projets d'urbanisme de septembre 2022 (voir supra) : "La carte ci-dessous le prouve : en rouge les projets refusés, en vert les projets autorisés, en bleu les projets en instruction. Cette urbanisation régulée exige un travail considérable de négociation avec les nombreux promoteurs qui ne cessent de venir nous solliciter. Car les règles actuelles du PLU, pour nous comme pour Fontainebleau, ne nous permettent pas toujours de refuser ou de mener à notre guise les projets. » Contre vérité, nombre de projets ont été rendus possibles par une modification des documents d’urbanisme, comme sur le site de la gare, comme sur le site des Fougères, comme sur le site de Valvins. Avant de négocier avec de sinistres promoteurs, il serait bon d'éviter de leur ouvrir la porte ! La commune est donc coupable de faciliter le travail des constructeurs au contraire !
Le communique précise enfin des chiffres de construction : " De 2016 à 2021, Avon a construit 438 logements, Fontainebleau 442 ( chiffres issus du PLH ). De 2022 à aujourd’hui, le nombre de logements projetés est de 339 sur Avon. Sur Fontainebleau, le seul projet des Subsistances en prévoit 511. Mais on doit y ajouter, a minima, les 80 logements de la Plaine de la Chambre, les 332 logements d’une future résidence pour étudiants et jeunes actifs, ce qui nous amène déjà à 923 logements. Sans doute, mais cette course à échalote doit cesser : les deux villes doivent arrêter ce bétonnage et cette densification : Fontainebleau a sans doute plus de possibilités qu'Avon, ce n'est pas une raison pour en abuser ! On notera que l'esthétique de ces nouveaux bâtiments est pour le moins indigente et ne fait pas honneur à la Ville d'Avon qui accueille pourtant nombre de touristes !
Brèves avonnaises
- L'abattage du séquoia devant le centre Odéon a bien été rendu possible par la révision simplifiée n° 3 du PLU voulu par la Ville d'Avon : elle a supprimé la règle de protection des arbres remarquables. L'engagement de planter 60 arbres ne compense pas cette destruction d'un espace vert.
- La Ville d'Avon maintient le projet de piste cyclable Haut d'Avon – Butte-Montceau via le chemin de Nemours au lieu de passer par la route de Diane préférée par la Commission du temps long (pour la transition écologique) et nombre d'usagers du fait de son moindre dénivelé. Motif : cette alternative passe à Fontainebleau, ce qui ferait perdre la subvention régionale. On gaspille l'argent du contribuable pour un itinéraire moins bien.
- La Commission du temps long travaille actuellement sur des protections d'éléments comme les sources ou le petit patrimoine mais également les parcs et jardins : pourvu qu'elle soit entendue pour le futur Plan intercommunal d'urbanisme.