mercredi 20 novembre 1996

Fondation du 20 novembre 1996 : Amis de la Villa Lavaurs

Association : LES AMIS DE LA VILLA LAVAURS ET DE SON PARC A FONTAINEBLEAU.
No de parution : 19960050
Département (Région) : Seine-et-Marne (Île-de-France)
Lieu parution : Déclaration à la sous-préfecture de Fontainebleau.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION

Déclaration à la sous-préfecture de Fontainebleau. LES AMIS DE LA VILLA LAVAURS ET DE SON PARC A FONTAINEBLEAU. Objet : sauvegarder la villa Lavaurs, témoignage de l’architecture du XIXe siècle, et son parc planté d’arbres magnifiques ; contribuer par tous les moyens à la préservation intégrale de cette propriété du patrimoine municipal ; présenter des propositions culturelles et sociales à l’utilisation de cette propriété. Siège social : 104, rue Saint-Merry, 77300 Fontainebleau. Date de la déclaration : 20 novembre 1996.

samedi 18 juin 1994

lundi 8 septembre 1980

mardi 5 février 1974

Quartiers anciens de Fontainebleau : arrêté du 5 février 1974


Site inscrit par arrêté du 5 février 1974

Exposé des motifs :
La protection du site a été décidée en application de la loi du 2 mai 1930 pour son caractère pittoresque.

On lit dans le dossier d’archives :

“Si François Ier fut le véritable créateur du château actuel, y amenant les artistes qui devaient créer ce style si particulier, qui prit le nom d’“École de Fontainebleau”, d’autres souverains, avant ou après lui, laissèrent les marques de leur passage dans la cité bellifontaine.

La présence des souverains et de leur cour eut pour conséquence que la ville elle-même se transforma et subit des embellissements notables. Très souvent, les artistes, architectes, artisans, jardiniers, enfin tous ceux qui travaillaient à l’agrandissement ou à la transformation du château et du parc, étaient employés aussi par des habitants de Fontainebleau, nobles ou bourgeois, pour construire leurs demeures, riches hôtels particuliers ou plus modestes maisons.

Fontainebleau a gardé tout un ensemble de ces demeures, témoins d’un passé royal, formant comme une introduction au château et au parc. Quelques protections éparses existent déjà au titre des monuments historiques, mais si l’on veut conserver l’ambiance même de ces anciens quartiers, les perspectives de ces rues où l’on retrouve une belle unité de style, une cadence harmonieuse dans la succession des façades, et aussi les nombreux jardins, souvent plantés de beaux arbres, certains d’essence rare, il est apparu nécessaire de prévoir une protection au niveau du site urbain.”

Identité :
L'histoire de la ville est aussi ancienne que celle du château royal dont l'existence est attestée en 1137, première année du règne de Louis VII. Il pourrait remonter au règne de Louis VI, voire à celui de Philippe Ier qui, pour reconstituer le domaine royal, s'empara du Gâtinais en 1068. Le hameau initial (petit groupe de maisons éloignées de la paroisse) sera délaissé quelques temps au XVe siècle, lors de l'établissement des souverains dans la vallée de la Loire, puis deviendra ville royale avec le retour, en Île-de-France dès 1527, de François Ier, le “père des veneurs”, attiré par le gibier de la forêt de Bière. C'est l'époque de la grande basse-cour, où le roi fait construire une cour de service, la future cour du Cheval-Blanc, actuelle cour des Adieux, qui englobe la chapelle du couvent que les derniers Valois feront disparaître. Elle sera reliée au bâti médiéval par la galerie “François Ier”.

L'évolution du château est en étroite relation avec le développement du bourg. Comme le souligne le travail d'Yvonne Jestaz, le hameau capétien devait se situer à proximité immédiate du château primitif, au nord d'un axe central est-ouest, le sud étant occupé par un marécage qui a donné naissance aux douves et à l'actuel étang des Carpes et servait de défense naturelle. Il est donc probable que les extensions, la basse-cour à l'ouest, le jardin de Diane au nord et la cour des Offices à l'est, aient eu raison du hameau. L’agrandissement du château s’accompagne d’un bâti “récent” du XVIe siècle, comprenant de nombreux hôtels particuliers.

Il ne reste malheureusement rien de l'hôtel de la Chancellerie, bâti après 1528, ni de celui bâti vers 1551-1558 pour Cosme Clausse,  ni de cet autre rénové en 1550 pour Diane de Poitiers par Philibert de l'Orme et Antoine Jacquet, ni de celui de 1553, du contrôleur général de l'artillerie Jean Ferey, ni, enfin, de cet autre, agrandi en 1555 par Jean de l'Orme et Pierre Giraud pour le cardinal Bertrand...

Le portail du 27 boulevard Magenta appartiendrait à l'hôtel construit vers 1625 pour Étienne-Charles de Loménie de Brienne. Conty-Tambour sera son appellation au XVIIIe siècle. Seule subsiste dans une niche, une queue de salamandre crêtée qui est postérieure au règne de François Ier.

Sebastiano Serlio – qui mourut à Fontainebleau en 1554 –  donna des dessins pour la construction du palais d'Hippolyte  d'Este, cardinal de Ferrare. De cet hôtel dit le Grand Ferrare ne subsiste aujourd'hui que le portail, un des premiers exemples du style rustique à bossages en France. Ce véritable château urbain réunissait commodités à la française et style italien, et avait été décoré, entre autres, par Francesco Primaticcio, dit le Primatice. Il fut considéré  comme le prototype par excellence de l'hôtel français. Construite en 1611-1614 par Claude Martin, l'église Saint-Louis a été entièrement refaite dans le même style en 1868, mais la chapelle à la Vierge est de style Napoléon III.

Afin d’accueillir les divertissements qu’elle destinait à Louis XV, la marquise de Pompadour fit édifier un petit pavillon dont elle confia la réalisation à ses architectes préférés, Jean Lassurance et Jean-Charles Garnier d'Isle, puis par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi. L'actuelle propriété, privée, située au 5 boulevard Magenta laisse encore admirer son aile sud-ouest et son magnifique saut-de-loup.

L'aristocratie reste particulièrement présente dans la rue Saint-Honoré, comme en témoignent l'hôtel de Bellune au 4, l'hôtel de Polignac au 23, l'hôtel de Conti au 27, l'hôtel de Bontemps au 29 et l'hôtel d'Aligre au 49.

L'Empire donnera un nouvel essor à la ville, de nombreux hôtels particuliers seront transformés en hôtels de tourisme,  et des casernes seront bâties pour les régiments de hussards. L'École d'application de l'artillerie de Fontainebleau sera installée au quartier des Héronnières de 1872 à 1940 ; elle cédera la place au 120e régiment du train de 1973 à 1993, puis au 602e régiment de circulation routière de 1993 à 1999.

État des lieux :
Situé à l'angle du boulevard Magenta et de la rue Saint-Louis, le Petit cadran-bleu, hôtel Launoy, construit au début du XVIIe siècle, résulte du démembrement des hôtels de Ségur, de Beaufort, de Rohan et de La Rochefoucauld. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1929, il est aujourd'hui à l'abandon.

Le grès (grès stampien de Fontainebleau) est présent dans toute la ville. Du plus banal pavage de route jusqu'à la pierre  du château et des hôtels, clefs de voûte, bossages, ornements, fabriques, la ville regorge de réalisations exceptionnelles, révélant l'habileté du tailleur, comme le portail du Grand Ferrare ou la grotte des Pins. Le grès, commun autrefois, se raréfie pour faire place aux mortiers, granits et asphaltes.

Fort heureusement, il existe à Fontainebleau des réalisations exemplaires comme en témoigne la maison des Compagnons, au 26 rue de la Cloche. Cette bâtisse du XVIIe siècle a bénéficié d'un remarquable travail de restauration dirigé par le Comité de défense, d'action et de sauvegarde de Fontainebleau, avec le mécénat de nombreuses entreprises locales et le concours de l'État. Elle abrite de nombreuses associations, mais la réussite de ce programme n’a pas fait beaucoup d’émules.


Orientations pour la gestion à venir :
Il serait regrettable de poursuivre la démolition du vieux Fontainebleau et de lui substituer des constructions résidentielles, alors que la restructuration du quartier des armées va entraîner le départ de trois mille personnes et que le nombre de logements vacants y est d'ores et déjà très important.

Il est urgent d'effectuer un recensement précis du patrimoine qui ne figure pas sur la liste de l'inventaire des monuments historiques.

La Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), en cours d'élaboration, couvre l’ensemble de la commune de Fontainebleau.

Un travail urbain de fond doit être entrepris et étendu à l'ensemble de la cité pour éviter que Fontainebleau sombre, à jamais, dans l’ordinaire.

jeudi 25 juin 1970

Circulaire du 25 juin 1970 relative à la protection des plantations d'alignement en zone urbaine et suburbaine

Bulletin officiel du ministère chargé de la protection de l'environnement n° 70/66 , textes n° 490, 490 bis et 490 ter

Mon attention vient d'être tout spécialement appelée sur l'initiative de certaines municipalités qui procèdent sans discernement soit à l'abattage, soit à la mutilation des plantations d'alignement des voies publiques à l'intérieur ou à la limite des zones urbanisées.

J'ai lieu de déplorer que les autorités et services responsables se laissent abuser par l'imputation aux plantations de nombreux accidents de la circulation ou cèdent à la facilité d'un élargissement de la chaussée par arrachage des arbres d'alignement. Il est certes exact que l'écartement insuffisant des plantations crée un sérieux danger pour les usagers de l'automobile et que la suppression de ces plantations permet de gagner, au moindre coût réel immédiat, les surlargeurs nécessaires à l'écoulement du trafic. Mais ces constatations ne sauraient servir de prétexte à une politique d'abattage systématique plus particulièrement en milieu urbain où l'adaptation de la réglementation et la mise en place de plans de circulation limitent les dangers dénoncés et garantissent une meilleure exploitation du réseau. Le choix est à ce niveau nécessaire entre les gênes occasionnées par tout obstacle naturel ou artificiel existant dans l'emprise externe de la voie publique et la chance offerte par les plantations d'alignement d'humaniser l'environnement urbain.

De tout temps l'accent a été mis sur l'intérêt de planter des arbres en bordure des routes et des chemins. Les raisons d'un tel intérêt ont certes varié suivant les époques mais l'histoire de la voirie s'émaille de textes qui vont jusqu'à l'exprimer en termes d'obligation aussi bien pour les riverains que pour les collectivités publiques. L'étendue et la permanence de la politique suivie tout au long des siècles en ce domaine trouvaient leur sanction dans l'interdiction faite par l'article 99 du décret du 16 décembre 1811 de ne couper ou abattre aucun arbre d'alignement que sur autorisation de l'administration centrale, après constatation de son état de dépérissement et à charge de le remplacer immédiatement. Ce texte est resté en vigueur jusqu'à l'ordonnance n° 58-1351 du 27 décembre 1958.

La protection assurée par les articles L. 257 et R. 40-8° du Code pénal et les mesures prescrites par les instructions relativement récentes n'en continuent pas moins à porter témoignage de cet immémorial respect de l'arbre. C'est ainsi que la circulaire de codification du ministre des Travaux publics du 16 juin 1936, non seulement souligne les divers avantages des plantations d'alignement, mais encore définit les essences qui doivent être de préférence utilisées et les soins à donner aux divers sujets. Par-là s'explique que les routes françaises s'ornent de plantations magnifiques souvent séculaires qu'il serait déraisonnable et même criminel de sacrifier.

L'élagage doit être d'autre part conduit de manière à conserver à celles-ci leur pleine vitalité.
Il convient certes d'assurer une taille régulière des arbres de façon à éviter que leur croissance ne puisse gêner les riverains des voies publiques et les installations des services publics ou bien encore que des branches mortes ne provoquent des accidents dont la collectivité compétente serait directement responsable. Mais une taille régulière doit assurer la croissance harmonieuse de l'arbre, permettre d'obtenir des effets décoratifs certains et assurer la conservation des plantations.
Un soin tout particulier doit donc être apporté à ces opérations qui devraient être assurées sous le contrôle de personnes qualifiées, afin que, en aucun cas, les plantations n'aient à souffrir d'un élagage mal conduit. J'ai pu constater en effet que certaines tailles mal pratiquées aboutissaient en fait à de véritables mutilations des arbres, compromettant inutilement l'esthétique des plantations.
Je vous demande d'appeler l'attention des maires et celle des services qui dépendent de vous sur ce point.

Aujourd'hui les plantations le long des voies font le charme et l'agrément de nos cités. Elles les insèrent dans un cadre de verdure comportant souvent beaucoup plus d'arbres que les espaces verts spécialement aménagés. Compensant l'insuffisance de ceux-ci, elles contribuent à l'atténuation des nuisances urbaines. Elles représentent un capital inestimable tant au point de vue de l'esthétique que de la santé publique.

Je ne pense pas avoir besoin de me livrer sur ce point à des spéculations littéraires. J'estime en revanche absolument indispensable d'obtenir de chacun qu'il prenne vraiment conscience de l'acuité du problème posé. Il serait pour le moins intolérable que dans le temps où les pouvoirs publics s'efforcent de développer les espaces verts, de sauvegarder les sites naturels et de promouvoir un urbanisme intégré à la nature, des décisions inconsidérées ou des actions malheureuses viennent ralentir ou compromettre l'action entreprise.

Je vous demande, en conséquence, d'inviter les maires à la plus grande circonspection lorsqu'ils sont saisis d'une proposition d'arrachage d'arbres d'alignement. Il est indispensable qu'ils portent aussi une particulière attention à l'entretien et à la taille des plantations. Vous voudrez bien veiller personnellement à ce que les services placés sous votre autorité s'attachent à conserver de même les plantations existantes. Aucun projet d'aménagement routier en milieu urbain ne doit plus être établi qu'après qu'ont été recherchées toutes les solutions susceptibles d'éviter de porter atteinte à ces plantations.