Fontainebleau : qui veut s’offrir une caserne ?
Les emprises militaires vont être vendues par l'Etat, le plus souvent pour en faire des logements. La caserne Chataux ouvre le bal, tournant une nouvelle page de l'histoire de la ville.
Publié le 10 Juil 17 à 11:22
A vendre, en plein centre-ville de Fontainebleau, une ancienne caserne militaire de 8.500 m² à l’angle de la rue Saint-Merry et de la rue du docteur Clément Matry : c’est le genre d’annonce totalement atypique devenue monnaie courante à Fontainebleau. Car c’est (presque) tout le passé militaire de Fontainebleau qui va être cédé par l’Etat dans les prochains mois.
Une première étape importante a été franchie, avec la cession immobilière à venir de la caserne Chataux.
Et ce ne sera pas le seul : au total, l’Etat va vendre six ensembles entre 2017 et 2018 ! « Ce sont des dossiers qui se débloquent enfin, se félicite le maire Frédéric Valletoux. Cela faisait longtemps que l’on voulait que ça se fasse. Le préfet de région était venu à Fontainebleau en nous disant que l’Etat allait s’engager à accélérer les sessions d’Etat. C’est chose faite ».
Suivront les ventes de la caserne Damesmes qui accueille actuellement des migrants, mais aussi quatre autres emprises sur la commune !
130 logements ?
La caserne Chataux sera donc vraisemblablement la première à être vendue. Un dossier qui date, puisque les militaires ont quitté le site depuis 2007. Longtemps, plusieurs projets ont été évoqués, notamment celui d’y accueillir le nouveau commissariat de police. Ce sont finalement des logements qui vont y être construits, malgré la particularité des lieux : son grand bâtiments principal et central qui devra être conservé et ses 19 bâtiments. En 2014, le premier projet avait été présenté lors d’une réunion publique.
A l’époque, on évoquait 130 logements nouveaux dont 25 % de logements sociaux, mais aussi 1000 m2 de bureaux et de commerces.
L’association Fontainebleau Patrimoine avait alors dénoncé une « surdensification, avec des hauteurs très fortes », réclamant une révision du projet et des « garanties en matière d’esthétique ».
Selon le maire, le projet inclurait « des immeubles et trois maisons individuelles ».
Voilà les futurs propriétaires prévenus : le cahier des charges sera lourd, et il faudra composer avec la vigilance des associations de défense du patrimoine bellifontain.
Yoann VALLIER